Les aoûtats sont des acariens dont les larves colonisent les animaux afin de se nourrir de leur tissu. Leurs morsures sont caractérisées par des démangeaisons intenses. Une infestation de larves d’aoûtats se repère par des amas rouges sur la peau, notamment là où elle est la plus fine.
Découvrons en préambule ce qu’est un parasite externe avant d’en apprendre plus sur les aoûtats !
Qu’est-ce qu’un parasite externe ?
Un parasite externe, ou ectoparasite, est un organisme qui vit et se développe à l’extérieur de son hôte : généralement sur la peau, les poils, ou les cavités externes (narines par exemple).
Il vit donc par bénéfice sur la surface extérieure d’un autre organisme, s’en nourrir par différents biais, s’y reproduire, causant des dommages ou non à son hôte.
Certains parasites externes vivent un laps de temps très court sur leur hôte, comme les puces ou les tiques, d’autres s’y établissent de manière permanente, comme la gale.
On distingue 2 catégories de parasites externes :
- Les insectes : qui référencent les puces, les poux, les mouches, les moustiques, etc.
- Les acariens : qui recensent les tiques, la gale, les aoûtats, etc.
Beaucoup de ces parasites sont hématophages, c’est-à dire qu’ils se nourrissent du sang de leur hôte. Les acariens se nourrissent des cellules de la peau, d’autres sont acariphages : ils se nourrissent d’autres acariens.
Enfin, par leur grande mobilité et relais sur différents hôtes, de nombreux parasites externes sont d’importants vecteurs de transmission de maladie et d’affections cutanées. Lorsqu’un parasite externe vivant à la surface d’un corps provoque des dégâts ou une maladie cutanée (dermatose), on parle alors d’une ectoparasitose. Certaines sont contagieuses, d’autres chroniques ou ponctuelles. Elles se manifestent généralement par des démangeaisons plus ou moins intenses, des pelades, des squames, des réactions allergiques ou des lésions cutanées.
La plupart du temps, ces dermatoses sont guérissables par des traitements vétérinaires appropriés, le mieux reste toutefois la prévention grâce aux antiparasitaires externes, combinés à la vaccination.
Qu’est-ce qu’un aoûtat ?
L’aoûtat est une très petite larve d’une espèce d’acarien, qui tire son nom de sa période d’activité : août. Elle est de couleur rouge.
Comme la puce et la tique, c’est un piqueur-suceur qui se nourrit sur ses hôtes (à sang chaud ou à sang froid) des tissus cellulaires préalablement liquéfiés (histiophage). L’infestation par les aoûtats s’appelle la trombicule, en référence à la famille à laquelle ils appartiennent, les trombiculés (de l’italien tromba pour “trompe”).
Le cycle de vie de l’aoûtat commence à l’état d’œuf, pondu à même le sol dès le printemps. La larve éclose monte sur un brin d’herbe, puis attend que son premier hôte se présente pour s’y fixer, et grâce auquel elle va s’alimenter pendant plusieurs jours.
C’est entre juillet et octobre que les aoûtats sont les plus actifs. Ils vont se fixer sur des zones de peau assez fines, mais aussi difficiles d’accès.
Chez les chats, les zones infestées sont généralement les oreilles, les plis entre les membres et le corps ou entre les doigts.
Au bout de quelques jours d’alimentation, les larves vont retomber au sol pour se transformer en nymphes, puis en adultes. Ces 2 derniers stades n’ont plus besoin d’hôtes, ils vivent et mangent sur le sol, comme la plupart des acariens.
Après le cycle de reproduction, la femelle pond plusieurs centaines d’œufs à l’automne, qui vont entrer en dormance pendant l’hiver. Et le cycle reprend au printemps.
Comment la larve d’aoûtat se nourrit-elle ?
Comme la tique, la larve d’aoûtat se sert de ses pièces buccales spécialisées pour percer la peau et injecter une enzyme indolore spéciale (enzyme lytique ou lysine), qui va liquéfier les tissus et les cellules (la lyse). La larve va ainsi aspirer cette soupe nutritive, appelée “lysat”.
Les larves infestent de nombreuses espèces animales sauvages ou domestiques, dont le chat.
Comment savoir si son chat est infesté par les aoûtats ?
La présence de larves d’aoûtats est caractérisée par des amas rougeâtres ou orangés sur la peau, mais aussi des points de piqûres très marqués, sous forme de papules (petit bouton rouge) ou d’érythèmes, voire même des épisodes de pellicules.
Le chat va alors se gratter ardemment et se mordiller (prurit), entraînant une dépilation, des squames ou des croûtes, et des infections cutanées suite à cela. Un urticaire allergique peut se présenter à cause de la salive de la larve, très allergisante.
Les larves d’aoûtats peuvent également transmettre d’autres parasitoses au chat, comme la gale (gale du corps, gale des oreilles, pseudogale) ou des infections bactériennes transmises par la piqûre.
En plus du chat, les hommes peuvent être des hôtes potentiels.
Très virulents, les aoûtats sur un chat nécessitent un traitement vétérinaire pour leur éradication.
Généralement, un spray ou une lotion sont à appliquer sur le pelage, combinés à des cachets antiparasitaires, des antihistaminiques, voire même des antibiotiques. La molécule efficace pour éradiquer les aoûtats est le fipronil.
Le traitement du chat peut durer plusieurs jours, avec ou sans collerette.
La prévention avant tout !
La prévention est le seul moyen pour prévenir des infestations. Le côté financier est à prendre en compte car la prévention limitera vos rencontres avec le vétérinaire. En effet, une ou plusieurs visites, combinées aux médicaments et traitements peuvent vite engendrer des frais conséquents.
Les antiparasitaires externes classiques (anti-puces et anti-tiques) sont généralement efficaces avec les aoûtats. Assurez-vous que cette indication soit précisée sur le médicament. Idem pour les colliers et les pipettes.
Il n’est pas nécessaire de traiter son habitat, car les aoûtats n’y survivent pas. Il est toutefois recommandé de bien aspirer son intérieur, d’aérer, voire même de pulvériser un produit acaricide dans son jardin ou son habitat. La terre de diatomée peut être disséminée dans votre intérieur, car elle dessèche les acariens.
Pour conclure
La virulence des aoûtats peut vite créer des dégâts dermiques à cause de leurs fortes démangeaisons, que ce soit sur un chat ou un homme. Fort heureusement, leur présence est facilement décelable pour agir au plus vite avec son vétérinaire !
Que ce soit à titre préventif ou curatif, n’attendez pas l’infestation de votre chat par ces parasites pour agir, les produits vétérinaires actuels sont très efficaces !
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