Avouons-le, nous avons tous donné un petit morceau de ceci ou de cela à son chat pendant la préparation d’un repas ou lors du repas lui-même.

Nous pensons leur faire plaisir avec une petite gourmandise parce qu’il quémandait avec insistance. Ou alors un matou chapardeur est venu grignoter un plat oublié la nuit. Mais attention, des précautions sont à prendre, sur des aliments plutôt imprévus.

Si certains aliments peuvent engendrer de petits troubles gastriques, d’autres peuvent prendre une ampleur plus critique. N’oublions pas que le chat est un carnivore strict.

Suite de notre focus sur les aliments dangereux pour les chats ! (et si vous avez manqué le premier épisode, c’est par ici).

Le sel

Naturellement appétant, le sel est un minéral essentiel pour le bon fonctionnement de l’organisme d’un chat. Pourtant, en quantité, il devient nocif.

Présent en forte quantité dans le jus des boîtes de thon, les harengs marinés ou les sardines en boîte par exemple, il est préférable de ne pas en faire abuser à son chat. Le sel est dangereux à haute quantité, favorisant les troubles rénaux ou cérébraux et l’hypertension.

Les plats préparés industriels ou ceux de la maison sont une source importante de sel, ne donnez pas les reliefs de repas à votre chat pour cette raison

Selon une étude du Centre Anti-Poison, 8% des chats sont concernés par une intoxication au chlorure de sodium (source : premiers-secours-animaliers.fr).

La dose toxique est de 4 à 5 g de sel par kilo de poids.

En excès, l’organisme du chat tente d’éliminer le surplus par les urines. Ceci peut entraîner une déshydratation, surtout lorsque les reins puiseront l’eau des cellules pour éliminer le sel.

Les signes d’une intoxication peuvent être digestifs (salivation, vomissements, diarrhées, etc.) ou nerveux (convulsions, mouvements oculaires saccadés, coma) et un abattement général doublé d’une polyurie (urines abondantes).

Au moindre signe, n’attendez pas le dernier moment, votre chat aura besoin d’une réhydratation et des médicaments adaptés urgemment.

L’alcool

Quelques lampées de bière parce que ça sent bon, quelques morceaux de viande marinée au vin rouge, l’intoxication à l’alcool du chat présente les mêmes symptômes que l’ivresse humaine.

Outre une ivresse visible, l’alcool peut provoquer des troubles de l’équilibre, des convulsions, une acidose ou une hypoglycémie.

Des dommages irréversibles peuvent survenir au foie et au cerveau, ainsi que les comas éthyliques entraînant la mort. On surveille tout verre d’alcool et les marinades !

En effet, c’est notamment lors des périodes de fêtes  que surviennent les accidents par l’alcool de manière souvent inattendue.

Autres conseils, surveillez ou mettez en sûreté les fruits en décomposition, ainsi que les pâtes à pain/brioche, qui produisent tous deux de l’éthanol par leur fermentation. 

Pour un chat, l’équivalent d’une cuillère d’alcool peut le faire fatalement tomber dans un coma éthylique.

Notre moustachu ne doit en consommer sous aucun prétexte pour son bien-être et sa santé.

S’il est pris sur le fait, appelez votre vétérinaire ou les urgences vétérinaires qui vous indiqueront quoi faire en attendant leur intervention. Ne le faites pas vomir. 

La viande crue

Les viandes de porc et de poulet crues peuvent être vecteurs de la toxoplasmose, de salmonelles, d’infections paralysantes ou neurodégénératives. Si vous êtes adepte de la raw food, du BARF ou de toute ration ménagère, accordez une attention particulière sur ce point.

Préférez donner des morceaux bien cuits de porc ou de poulet à votre chat. La viande rouge de bœuf y est moins sujette, mais prudence. Comme indiqué précédemment, le mieux est de favoriser des viandes très fraîches avec une traçabilité bien établie, issue de l’agriculture biologique.

Le poisson est aussi concerné par ces mesures d’hygiène, notamment le thon et le saumon, qui peuvent être très parasités, même frais.

Un séjour au congélateur pour les viandes réduit le risque de parasitisme, mais ne l’élimine pas.  

Toutefois, les chats ont un estomac plus acide que le nôtre, ainsi qu’un transit plus rapide. Ils sont moins sujets aux bactéries ou aux parasites sur des morceaux suspicieux par rapport à nous.

De plus, les chats domestiques, surtout d’intérieur, ne sont pas habitués à recevoir de la viande fraîche ou des aliments nouveaux. Cela peut perturber leur système digestif et se traduire par des diarrhées.

La viande crue a de nombreux côtés positifs (nutritivement parlant, apport de taurine fraîche, mastication, satiété, digestion).

Les croquettes et pâtées suffisent amplement à pourvoir les besoins nutritionnels du chat au quotidien.

Rien n’empêche de donner un morceau de viande de temps à autre, pourvu qu’il soit de qualité !

Les épices et aromates

S’ils agrémentent nos plats, les épices et les aromates ne sont pas du goût de notre minet.

Il est préférable de ne pas faire goûter nos plats préparés ou épicés à notre petit quémandeur ! La muscade, le thym, le laurier, la cannelle, le curry, le piment, le poivre ne sont pas fatales, mais une forte quantité ingérée peut être nocive

Les troubles sont divers et variés, notamment gastriques, avec plus ou moins de toxicité. En effet, la plupart des chats ne possèdent pas certains enzymes qui leur permettent d’assimiler certaines épices ou aromates.

Tous les épices et aromates ne sont pas nécessairement toxiques, mais leur ajout dans l’alimentation du chat n’est pas nécessaire, voire inutile. En effet, « l’humanisation » que nous faisons de nos animaux de compagnie nous permet de leur donner certains aliments, bons pour nous, mais sans aucun bénéfice pour eux, comme le persil, le curcuma ou le gingembre.

Gardons toujours en tête que le chat est un carnivore strict. Les épices et aromates sont des ingrédients qui ne font pas partie de son régime alimentaire et qui ne lui apportent aucune valeur nutritionnelle intéressante. 

Si minet a pioché dans un plat savamment relevé, il est fort peu probable qu’il présente des symptômes gastriques, mais il est préférable de tenir hors de sa portée tous les condiments de cuisine. En cas de symptômes ou d’effets secondaires, le vétérinaire est, et reste, votre principal interlocuteur pour réagir face à la situation. 

Les légumes

Les fibres sont essentielles dans l’alimentation. Elles apportent au chat un meilleur transit intestinal. C’est le cas pour les carottes, haricots verts, petits pois, courgettes ou citrouilles, mais toujours cuits et avec modération

Certains légumes, comme le chou, les navets, les aubergines, sont riches en fibres mais peuvent faire apparaître quelques troubles gastriques (gaz, ballonnements ou vomissements).

Les épinards contiennent des fibres fermentescibles et des acides oxaliques qui peuvent causer des troubles intestinaux et urinaires.

Attention à la pomme de terre, qui contient de l’oxalate de calcium et de la solanine, qui peuvent irriter la paroi intestinale du chat et sont à l’origine des calculs rénaux. Cuite ou crue, la pomme de terre est à proscrire du régime de son chat. L’amidon est également employé en excès dans les aliments pour chats industriels. Bien cuits, les sources d’amidon sont relativement bien digestes par le chat, mais encore une fois, quel est leur intérêt mis à part le profit par les fabricants ? En effet, l’enzyme qui digère l’amidon chez le chat est 60 fois moins performante que celle du chien !

La patate douce, quant à elle, toujours cuite, n’est pas idéale à cause de son taux de carbohydrates. Mieux vaut l’éviter.

Enfin, toutes les légumineuses (maïs, lentilles, haricots secs) sont à banir, tout comme les champignons. Au-delà de quelques gènes gastriques, ces derniers aliments peuvent détériorer son système urinaire et gastrique, mais aussi provoquer des hallucinations selon l’espèce consommée.

Alors ? Quid des  légumes dans les croquettes ?

Présents parfois en quantité dans les croquettes industriels, les légumes, tubercules et légumineuses ne sont toutefois pas bons pour les chats, qui, rappelons-le, ne sont biologiquement adaptés à leur consommation.

Ces aliments apportent simplement du poids aux croquettes ou de liant, en réduisant ou remplaçant les protéines animales, et ce, en toute méconnaissance des consommateurs.

A terme, une surconsommation de ces aliments peut engendrer des problèmes de santé divers et variés, plus ou moins pathologiques (diarrhées, problème de peau, vomissements, troubles hépatiques).

Le thé et le café

Toutes les boissons et tous les aliments en général à base de caféine ou de théine sont à proscrire dans l’alimentation du chat, provoquant différents symptômes comme l’hyperactivité ou des tremblements (symptômes de tachycardies), des convulsions, des troubles gastriques plus ou moins intenses.

Ces réactions physiologiques sont dues à la caféine, mais aussi à la théobromine (que l’on retrouve dans le chocolat !) et la théine. Les glaces et gâteaux au café doivent être soigneusement retirés de l’environnement du chat.

A noter que les boissons énergisantes sont bourrées de ces mêmes substances. Aucune de ces dernières ne doivent être données au chat, sous n’importe quelle forme.

On considère que la quantité ingurgitée d’un simple expresso peut être fatale à chat. La dose létale médiane est de 80 à 100 mg par kilo de poids pour un chat.

L’intoxication doit être prise en charge par un vétérinaire qui administrera un traitement par intraveineuse la plupart du temps.

Quant aux tisanes, soyons également précautionneux sur les plantes infusées. Le chat tolère bien la camomille et la valériane, mais sous supervision. 

Le mieux étant de préparer une boisson infusée d’herbes à chat, préalablement refroidie !