Tout comme chez les humains, l’obésité du chat est une vraie maladie qu’il convient de prévenir et de bien traiter. Les conséquences de l’obésité peuvent être fatales à un chat, en amoindrissant sa qualité de vie.

Il est toutefois relativement facile de gérer le poids de son matou car en France, 1 chat sur 2 est en surpoids et 1 chat sur 5 est obèse. Des chiffres qui ont doublé en 10 ans !

Pourquoi un chat peut-il devenir gros ?

Les causes sont bien évidemment diverses et parfois plusieurs facteurs aggravants se cumulent.

En premier lieu, la sédentarité, notamment pour les chats vivant exclusivement en intérieur, limite leur mouvement et les phases d’explorations. Ils bougent donc moins. L’ennui ou le stress, combinés à la sédentarité, favorisent la prise de poids de l’animal, voire même à amener à des phases de boulimies.

Le chat va naturellement se tourner vers une “activité” à volonté comme manger. Il est donc important d’enrichir le milieu de vie d’un chat d’intérieur (arbres à chat, mur d’escalade, cachettes, etc.) et de passer du temps à jouer avec lui.
Un chat ayant accès à l’extérieur pourra se dépenser beaucoup plus par l’exploration et la chasse.

En second lieu, la castration ou la stérilisation du chat réduit drastiquement ses besoins énergétiques, comme nous l’indiquions dans notre article à ce sujet. 

En parallèle, son appétit augmente. Il est donc important d’adapter les portions de nourriture d’un chat en fonction de son âge et de son poids avec une alimentation spécifique pour chats stérilisés. 

Troisième point, l’alimentation et la suralimentation sont également un facteur non négligeable dans la prise de poids d’un animal. Il est important de bien savoir lire les étiquettes et de privilégier une alimentation moyenne à haut de gamme et de marque. Évitez les aliments à bas prix, qui sont de mauvaise qualité nutritionnelle, composés essentiellement de matières grasses et de glucides. Elles ne sont pas assez rassasiantes, très riches en lipides et pas assez en protéines, ce qui oblige le chat à manger plus.

Très imagée comme équivalence, considérez que 20g de fromage donné à un chat revient à le nourrir de 6 hamburgers en une seule bouchée !

A cela, il est important d’apprendre à son chat les autocontrôles alimentaires le plus tôt possible. C’est-à-dire habituer son chat à ce que la gamelle soit toujours pleine pour qu’il ne s’empiffre pas et ne subisse pas de stress face à une gamelle vide. Avec le temps, il piochera alors quelques croquettes de temps à autre, comme le fait naturellement un chat. Le transit du chat est très rapide, il doit normalement manger peu, mais fréquemment, d’où la nécessité de laisser de la nourriture en continu. 

Sont à prendre en compte également l’âge, le sexe ou la race du chat. Certaines races sont prédisposées à la surcharge pondérale, comme les Persans ou les Chartreux. En vieillissant, les chats prennent davantage de poids à cause de la réduction de leur activité.

Certains chats, ayant soufferts de la faim ou d’autres troubles, ne connaissent pas la notion de satiété et il est alors très difficile de se défaire de cette mauvaise habitude. 

Et surtout, on ne donne pas de friandises à outrance, très caloriques, ainsi que les reliefs de repas. Mis bout à bout, l’accumulation de ces douceurs est un facteur d’obésité !

Enfin, certains traitements médicaux, comme la prise de corticoïdes, favorisent la prise de poids. Généralement, un régime alimentaire spécifique est préconisé par le vétérinaire, bien au fait des cas.

Comment savoir si mon chat est en surpoids ou obèse ? 

Notre regard peut être biaisé par l’amour que nous portons à notre animal. Généralement, nous acceptons que notre chat est en surpoids ou obèse dès que ce fait est déjà bien installé. Soyez objectifs !

Attention toutefois à ne pas confondre rondeurs et poids. En effet, un grand chat atteignant les 8 kilos (tel que le Maine Coon) peut être “svelte” pour son standard racial. En revanche, un chat européen de 8 kilos impose un autre regard sur sa ligne. Le poids médian d’un chat européen avoisine les 4 kilos. Au-delà de 5 kilos, il est déjà en surpoids.

Un chat est considéré en surpoids si son poids est supérieur de 15 à 20 % à son poids idéal.
L’obésité est décrétée lorsqu’il pèse 30 à 40 % de plus que son poids idéal.

Si la notion d’IMC (Indice de Masse Corporelle) n’existe pas pour les animaux, il est important de déceler les premiers signes de surpoids chez son chat en surveillant sa silhouette :

D’autres signes apparaissent également, mais indiquent également que le surpoids est présent depuis longtemps, comme des essouflements à un effort moindre, des difficultés à jouer, se laver ou grimper sur une plateforme, s’il souffre visiblement de la chaleur en été, etc..

1 kilo supplémentaire par rapport au poids idéal de son chat équivaut à une prise d’une quinzaine de kilo chez un homme ! Ne laissez pas le surpoids s’installer !

Quels sont les risques liés au surpoids et à l’obésité ?

Les risques de l’obésité sont similaires chez l’homme comme chez le chat. Si son espérance de vie est réduite, elle est surtout liée aux maladies qui découlent directement du surpoids ou de l’obésitié, telles que :

  • Le diabète : la maladie la plus courante chez les chats en surpoids. Le taux de sucre augmente dans le sang, à cause d’un déficit en insuline. La plupart du temps, celui-ci disparaît lorsque l’animal retrouve un poids normal.
  • La lipidose hépatique : c’est une accumulation des triglycérides dans le foie et qui conduit à de graves troubles neurologiques, des anorexies, à une jaunisse, voire la mort.
  • Arthrose et certains troubles musculosquelettiques : à cause d’un surpoids, un chat peut limiter ses mouvements parce qu’ils sont devenus douloureux, comme l’arthrose, et épuisants. De plus, les articulations, les muscles et les tendons se fragilisent, entraînant plus de risques de blessures.
  • Des insuffisances cardiaques et respiratoires : le coeur d’un chat obèse est soumis à beaucoup plus de contraintes. Il est d’une part excessivement sollicité à cause de la graisse qui l’entoure et qui l’empêche de bien fonctionner, mais il est aussi moins sollicité parce que le chat bouge de moins de moins. Une hypertension artérielle se met alors progressivement en place ainsi que le cholestérol.
  • Des problèmes de peau et de malpropreté : la forte corpulence d’un chat peut l’empêcher de se laver correctement, favorisant des irritations ou des problèmes cutanés. Parfois, c’est tout simplement l’effort excessif pour de se laver qui peut le conduire à de la malpropreté.
  • Des troubles urinaires : le diabète favorise la prise de boisson, incitant le chat à uriner très fréquemment. S’il n’y a pas de diabète établit, un gros chat boiera moins. En urinant moins, il peut développer des cystites et des infections rénales par la stagnation des urines dans la vessie.

Cette maladie est donc à prendre très au sérieux pour le bien-être de son animal, car le diabète et la lipidose hépatique peuvent être fatals. Un chat obèse a quasiment 3 fois plus de chance de mourir précocement qu’un chat normal.

La suite au prochain épisode  : PARTIE 2